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Ugo Del Rosso
pop
En concert
Ugo Del Rosso

Ugo Del Rosso, nom qui pourrait être celui d'un vieux mystique italien, mais gosse passionné de shonens et de jeux vidéos, dégaine de chanteur folk des Sixties, mais résolument pop artiste français de 2024... tout un programme !

Pourtant, rien de tout cela n'est faux et l'ensemble, bien loin d'entrer en contradiction, semble construire un personnage et une musique qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans le champ musical actuel.

On croirait le jeune artiste de trente ans confesser quelques mélodies au zinc surréaliste d'une église, entre argot et prières, aux curieux de passage et fidèles venus écouter ses murmures, ses incantations. Incantations électroniques souvent, assisté dans ses recherches de labo, de savant fou, par la MAO (musique assistée par ordinateur), triturant inspirations et gammes à l'aide des plusieurs instruments qu'il maîtrise, travail d'alchimiste à travers des "micmacs informatiques" comme il le dit lui-même.

Folk rock hybride et lofi chantée par un coeur tendre parfois pris d'une tachycardie un peu folle, le gamin de la plaine industrielle stéphanoise, par-delà les définitions, cherche surtout l'authenticité.

Si bien qu'Ugo del Rosso, lassé de devoir se situer en permanence vis-à-vis de ce qui se faisait, a décidé de se tourner vers ce qui ne se faisait pas encore. Il arrête dès lors presque totalement de "consommer de la musique" et s'ouvre un champ de possibilités musicales et artistiques qui lui sont propres. Démarche artisanale depuis sa chambre mêlant travail du son comme matière et abstractions intimes, poésie robotique, douce ivresse pop, lourde solitude en partage: on aimerait trouver encore cent associations a priori antinomiques pouvant situer cet artiste échappant au confort des carcans.

Seul il ne l'est pas vraiment puisqu'il se produit sur scène avec ses amis proches, notamment le chanteur aux inspirations Britpop Zed Yun Pavarotti, depuis maintenant plusieurs années. Ainsi il sépare les deux temples que sont le studio et la scène, sans renier ni l'un, ni l'autre. Deux espaces, deux temps, reliés par un même univers. Et le mieux, pour comprendre cet univers, à la dernière heure de la nuit ou à la première du jour, est d'y plonger; en sous-marin, un nouvel album, qui permettra aux aventuriers d'un genre musical nouveau d'en découvrir les profondeurs.