Biensüre, c’est d’abord quatre garçons aux horizons vastes, qui ont mixé leurs origines pour arriver à une musique que seule la Méditerranée peut engendrer.
Du rock psychédélique, des nappes électroniques, des chants mélancoliques en kurde et en turc – le tout saupoudré de sonorités empruntées à la scène disco stambouliote des années 80.
Sous leurs airs dansants, leurs textes racontent des histoires d’exil, de déracinement, des couchers de soleil éphémères, des amitiés avortées, la dureté de l’urbanité marseillaise conjurée par la puissance des vagues qui s’échouent sur les côtes.
Né en 2019 à Marseille, Biensüre a sorti en mai un mini-album qui nous a fait vibrer, rêver, pleurer, danser, espérer.
"On est trois à venir des Alpes de Haute-Provence : Anselme, Benjamin et moi. Avec Anselme, on se connait depuis le lycée. À l’époque, on faisait déjà de la musique : Anselme du piano et moi de la batterie. On avait un groupe, on faisait un genre de rock psych. Après le lycée, on a eu un moment où on a tous fait nos vies, on a déménagé… Mais dès qu’on s’est retrouvés à Marseille avec Anselme, on a recommencé à faire de la musique. On voulait monter un groupe de techno… Mais au moment où on a rencontré Hakan, avec son saz et sa voix, on a complètement changé de projet !"
Au départ, Milan écoutait plutôt de la techno et du disco, même de la cold wave – New Order, ce genre de choses. C’est Hakan qui a fait découvrir la scène disco d’Istanbul des années 80, avec des gens hyper intéressants comme Barış Manço, Erkin Koray, Selda… Notre structure musicale est donc sous l’influence de cette scène disco, pop, psyché. Et avec son saz, Hakan y fait écho. Le saz est au cœur de notre musique : c’est un peu la signature de Biensüre !
L'exil au coeur des textes
Ils sont plusieurs à avoir des origines hors de France : Milan a des ancêtres en Italie, Hakan est Kurde, et Anselme vient de Turquie – ce sont des Arméniens de Turquie, qui ont été chassés par le génocide. Même si Anselme n'a plus de contact avec la Turquie quand il rencontre Hakan, ils parlent très vite de ça, des origines, du déracinement. On le retrouve dans les textes : Hakan parle beaucoup d’amour, d’amour oublié, d’amour impossible, d’amitié perdue… Et en même temps, dans le clip de Eyvah Eyvah par exemple, un groupe d’amis s’amuse à la plage.
Les textes d’Hakan racontent ce paradoxe là, une sorte de mélancolie heureuse.