The Buttshakers joue un funk abrupt et viscéral que laissent les traces brûlantes de son passage.
En plus d’une décennie d’existence, The Buttshakers auront tenu tête à tout ce qui fait la vie d’un groupe qui dure. Changements de labels, membres partis pour d’autres aventures, rien de tout cela n’a pourtant pu entamer leur confiance en ce funk abrupt et viscéral avec lequel ils incendient les salles de concerts, asphyxiant le public dans une débauche d’énergie à faire rouler un train.
Pour leur dernier album The Buttshakers ont décidé de revenir à une soul qui s’en remettrait à l’énergie pure pour tout enfoncer sur son passage.
Dépassant les limites imposées par leur pourtant percutante formation à six voix-basse-batterie-guitare-trombone-sax baryton, ils ont alors donné l’accès du studio à percussions pour du vice dans l’arrière-mix, cuivres supplémentaires pour section plus massive, clavier à nappes psychédéliques, slide-guitar et à tout ce qui viendrait concrétiser leurs idées et donner du relief à leurs productions.
Figure de proue, la bouillante et soulful Ciara se retrouve pour la première fois épaulée de choeurs. L’occasion pour elle de quelques call & response, porte ouverte sur le gospel son enfance à Saint-Louis (Missouri), héritage encore vibrant de cette ville qui l’a bercée de jazz, de blues, mais aussi de country et de folk. Parfaite dans l’intimité d’un jeu de cordes comme dans la vélocité d’un funk nerveux pilonné aux cuivres. Idéale dans une soul où rien ne se lâche en bloc, mais s’apprécie dans une lente et progressive montée d’arrangements et d’émotions.
Les détails se révèlent alors au fil des écoutes, comme une manche de laquelle on pourrait sortir plus d’as qu’un jeu classique en comporte